Valorisation des céréales locales au Sénégal : des nouvelles du projet
La phase 2 de notre projet de valorisation des céréales locales au Sénégal a commencé en février 2015 pour 3 ans. Mis en œuvre dans les régions de Thiès, Kaffrine et Kaolack, son objectif est de promouvoir la souveraineté alimentaire par le biais de la valorisation des ressources locales. A six mois du démarrage, faisons le point sur les avancées du projet.
Redynamiser l’emploi rural par la valorisation des céréales locales
Le projet de valorisation des céréales locales est né au Sénégal en 2011 du constat suivant : la consommation de pain, héritée de la colonisation, est aujourd’hui fortement ancrée dans les habitudes locales et gagne même du terrain sur le territoire sénégalais. Or, du fait de l’explosion depuis 2010 des prix des produits agricoles, notamment du blé, cette consommation ne fait qu’accroître la dépendance des Sénégalais aux importations, ce qui entraîne, outre la perte de qualité nutritive du pain, dont la composition est modifiée pour s’adapter au coût croissant du blé, un appauvrissement général de la population agricole et une migration croissante vers les villes. Ainsi, la valorisation des céréales traditionnelles locales est apparue à SOL et son partenaire local la FONGS-Action Paysanne, comme une solution favorable pour la souveraineté alimentaire et l’emploi rural au Sénégal.
Pour sa deuxième phase, le projet prévoit donc un appui à l’ensemble de la filière. 150 exploitations familiales seront soutenues dans leur production de mil et maïs, notamment par le biais de formations techniques à l’agriculture raisonnée, la mise en place de stocks-minoteries pour la production de farine de ces céréales. 36 boulangers et 180 femmes « transformatrices » seront également formés à la production de pain et autres transformations alimentaires substituables au pain (beignets, galettes…) à base de ces céréales locales et bénéficieront d’un appui à la commercialisation de ces produits et à la promotion nationale de ce modèle de filière.
Les résultats du projet à ce jour ? Un bon démarrage assuré et des formations en marche !
La chargée de mission de SOL s’est rendue au Sénégal du 4 au 25 février 2015 pour le lancement de cette nouvelle phase du projet. Il s’agissait de planifier les activités et de redéfinir les dispositifs de mise en œuvre et de suivi du projet, afin d’assurer son bon démarrage. Dans les trois zones de projet, des réunions de mises au point animées par le partenaire local de SOL, la FONGS, s’en sont suivies auprès des trois organisations paysannes bénéficiaires.
Le socle du projet ayant ainsi été fixé, les premières activités ont pu être entamées, dont celle, primordiale, de la formation agricole. Deux animateurs par zones ont ainsi reçu une formation de formateurs en production de mil et de maïs de qualité, avec un souci de gestion durable des ressources naturelles. L’accent a particulièrement été mis sur les techniques d’agriculture biologique ainsi que sur la lutte contre le striga, qui constitue l’un des principaux dangers pour le mil au Sénégal. Ces six animateurs ont ensuite pu répliquer ces formations théoriques et techniques auprès des 150 exploitations familiales bénéficiaires.
Ces animateurs ont également reçu une formation aux méthodes d’accompagnement et suivi des exploitations familiales dont ils auront la charge tout au long du projet.
Ce suivi rapproché s’est amorcé avec une première mission de visite des exploitations familiales qui leur a permis d’établir leur bilan alimentaire et d’évaluer leur situation de référence, afin de les accompagner au mieux vers une meilleure gestion de leurs ressources et de leurs dépenses dans leur activité agricole.
Les 150 exploitations familiales ont par ailleurs reçu des semences, sélectionnées en fonction de leur qualité fournies par les organisations paysannes membres de la FONGS.
La campagne agricole 2015 devant fournir matière première, mil et maïs pour les boulangers et femmes transformatrices bénéficiaires du projet est donc lancée avec succès !
Quelles perspectives pour les mois à venir ?
Parmi les activités à mettre en œuvre prioritairement durant les prochains mois figure l’installation des magasins de stockage et des minoteries pour la production de farine : elles permettront l’achat des productions aux exploitations familiales soutenues par le projet, et la vente de la farine de céréales aux transformateurs finaux.
Figure également la mise en œuvre de formations à la gestion de ces magasins de stockage ainsi que la formation des trois minotiers, afin d’assurer leur bon fonctionnement.