SOL poursuit avec succès ses Tandems solidaires sur l’agroécologie paysanne dans trois lycées d’Occitanie
Juillet 2024
Cette année, SOL a animé le dispositif des Tandems solidaires, soutenu par Occitanie Coopération, dans trois lycées différents : au lycée Sciences Vertes d’Auzeville, au lycée Fonlabour à Albi et au lycée Stéphane Hessel à Toulouse. Ces ateliers visent à sensibiliser les élèves aux limites du système agricole et alimentaire actuel, en présentant les interdépendances entre les populations du Sud et du Nord. Les élèves sont amenés à aiguiser leur esprit critique et à connaître des initiatives individuelles et collectives pour un monde plus juste et durable.
Les Tandems Solidaires sont co-construits avec les enseignant·es, ce qui permet de lier des éléments des programmes scolaires et les thématiques défendues par SOL. Ils se basent sur les principes de l’éducation populaire afin d’impliquer au maximum les élèves, à travers des animations participatives, des interactions en petits groupes et des jeux de rôles. Ainsi, les jeunes peuvent mobiliser les connaissances apprises et exercer leur créativité, leur capacité à travailler en groupe et leurs compétences orales.
A la découverte de l’autonomie paysanne et de ses enjeux, au lycée d’Auzeville
Après une première édition réussie l’année dernière, l’expérience renouvelée cette année a permis aux étudiant·es de 2ème année de BTS ACSE (qui forme aux métiers de la gestion et de la conduite des exploitations agricoles) d’aborder les enjeux de l’autonomie paysanne. Les élèves se sont emparés de la thématique de la souveraineté alimentaire tout en découvrant les projets de solidarité internationale menés par SOL.
Pour commencer, les étudiant·es se sont questionné·es sur les définitions de l’autonomie paysanne à travers différentes ressources pédagogiques (la BD « Toutes paysannes, tous paysans » et les affiches sur l’autonomie paysanne, l’agroécologie et les semences paysannes). Pour mieux saisir ces enjeux, les étudiant·es ont joué au jeu des chaises de l’agriculture, adapté aux contextes agricoles de la France et du Sénégal, qui donne à voir l’inégale répartition des moyens de production et les différentes difficultés rencontrées par les populations agricoles des deux pays. Pour compléter, les étudiant.es ont participé à un photolangage à partir des images des projets de solidarité internationale de SOL. Ce format a généré un échange intéressant sur les actions concrètes menées dans les projets Graines de Résilience en Inde, Biofermes Sénégal ou la Maison des Semences Paysannes Maralpines. Enfin, a eu lieu un temps de préparation de la visioconférence avec les partenaires sénégalais de la prochaine séance, qui a été enrichi par le partage des étudiant.es sur leurs propres projets d’installation paysanne.
Lors de la deuxième séance, la classe a visité la Ferme du Petit Scarabée, à Seysses, gérée par Lorena, membre du réseau de fermes Passerelles paysannes. Les élèves ont observé de près la mise en action concrète des principes de l’agroécologie et de la notion d’autonomie paysanne. A l’issue de la visite, Lorena a préparé un atelier pratique de comptabilité à partir de ses résultats afin de montrer les enjeux de la viabilité économique de son modèle d’autonomie. Cette journée sur le terrain a été riche en échanges entre cette agricultrice inspirante et les futur.es professionnels agricoles.
Pendant la troisième séance, les étudiant.es ont discuté avec deux membres de la FONGS-Action Paysanne du Sénégal, Mar Ngom et Khadija Anta Seck. Les partenaires sénégalais de SOL ont présenté leur projet « Valorisation des Céréales locales » et abordé plusieurs autres sujets comme la place des femmes dans l’agriculture, le contexte de l’installation paysanne ou encore le rôle de l’Etat sur les questions d’autonomie alimentaire. En deuxième partie de journée, les élèves ont travaillé en groupe pour réaliser leur propre jeu pédagogique. Iels ont fabriqué des cartes “Problèmes” et des cartes “Solutions” autour des enjeux de l’autonomie paysanne, sur le format d’AgroChallenge. En mobilisant avec enthousiasme leur créativité et les connaissances acquises, iels ont créé plus de cinquante cartes, comme par exemple : l’insécurité alimentaire, le manque de fertilité des sols, le changement des politiques publiques, les disparités territoriales, l’agroforesterie, les coopératives…
Pour terminer ce cycle, la classe de 1ère année de BTS s’est jointe au groupe. Ensemble, les deux classes ont visionné le film “Tu nourriras le monde”, qui traite de l’évolution de la PAC et de son impact sur les choix des agriculteur·rices. Puis, les étudiant.es des deux classes ont joué ensemble au jeu de cartes créé à la dernière séance. Pour chaque carte “Problème” présentée, les élèves devaient présenter des cartes « Solutions » adaptées. Ainsi, pour chaque difficulté, des pistes de solutions ont été abordées, expliquées et débattues. Cela leur a permis d’exercer leurs capacités orales et pédagogiques ainsi que de s’approprier les enjeux traités au long de ces ateliers.
Au lycée Fonlabour, les terminales se familiarisent avec l’agroécologie et les semences paysannes
Cela fait maintenant six ans que SOL et le lycée Fonlabour d’Albi développent leur partenariat et cette année, c’est la classe de Terminale professionnelle en option horticole qui a participé au Tandem Solidaire à propos de l’agroécologie et des semences paysannes.
La première séance a permis d’introduire le terme de semences paysannes, à l’aide d’un nuage de mots collaboratif et de l’intervention en visioconférence de Maxime, coordinateur de la Maison des Semences Paysannes Maralpines (MSPM). Il a présenté les enjeux qu’implique la biodiversité cultivée, en présentant le système des brevets, le catalogue officiel et les conséquences sur notre souveraineté alimentaire. Cela a été suivi par un photolangage sur les alternatives concrètes menées par SOL et ses partenaires à l’international et en France. Pour terminer cette première approche des semences paysannes, les élèves ont extrait des graines de courge. Cette activité pratique leur a montré la simplicité d’une étape de sélection et de préservation des semences.
Lors de la deuxième séance, les élèves de Terminale sont allés sur le terrain pour visiter la Ferme du Chêne d’en Pontier, dans le Tarn. La classe a pu observer la complémentarité des productions ovines, maraîchères et céréalières. L’agriculteur a insisté sur l’intérêt des semences paysannes dans un système de culture sans intrants azotés. Ainsi, les élèves ont pu voir en action sur leur territoire les notions vues en classe et se rendre compte des difficultés rencontrées par celles et ceux qui défendent les semences paysannes.
Pour la troisième et dernière séance avec les élèves d’Albi, l’enseignant a enrichi la discussion en apportant des informations sur la génétique des graines et les élèves ont visionné une vidéo sur le métier d’artisan semencier. Puis, iels ont animé un quiz sur les semences paysannes qu’iels avaient préparé en amont. Les élèves ont joué ensemble avec enthousiasme et ont renforcé leurs aptitudes orales et leur cohésion de groupe. A l’issue du jeu, tout le monde est reparti avec un sachet de semences paysannes.
Au lycée Stéphane Hessel, les élèves se mobilisent pour le commerce équitable du cacao
Depuis le début du partenariat entre SOL et ce lycée de Toulouse, trois ans ont passé et les liens se renforcent chaque année. En 2024, les élèves de seconde ont participé à quatre ateliers pour mieux comprendre les enjeux sociaux, économiques et environnementaux de la filière du chocolat.
Le premier atelier a consisté en une explication participative sur les limites du système de production du chocolat. Les élèves ont joué à un quiz interactif puis à des jeux pédagogiques développés par Artisans du monde (« Le grand voyage d’un chocolat équitable »). En petits groupes, iels ont abordé la chaîne de production et de transformation de la cabosse à la tablette de chocolat, le rôle de chaque acteur, la concentration de la richesse dans les mains de certains intermédiaires. Les élèves ont expérimenté le jeu du pas en avant, où chacun.e incarne un acteur de la filière du cacao et s’avance quand iel se sent concerné.e par un des droits cités par l’animatrice. Enfin, nous avons visionné une vidéo sur le commerce équitable et les différents labels du chocolat. Pour bien terminer la journée, une dégustation de chocolat issu du commerce équitable a été organisée.
Lors de la deuxième séance, les élèves sont allés visiter la ferme de Borde Bio, située en plein Toulouse. L’agricultrice qui les a accueillis a préparé une animation participative sur les différents acteurs de la chaîne de distribution de ses produits et a établi des parallèles avec le commerce du cacao. Grâce à cette visite, les élèves se sont familiarisés avec les principes de l’agriculture biologique et de l’agroécologie, en découvrant concrètement une initiative de transition écologique dans leur territoire. Et se sont régalés de jus de pomme bio!
Lors de la troisième séance, les enjeux de l’agroforesterie ont été abordés, illustrés par la présentation des projets Biofermes et Biocacao portés par SOL, par le visionnage d’une vidéo d’un producteur de cacao en agroforesterie et par la lecture d’une partie de la bande-dessinée “Toutes paysannes, tous paysans : voyage au cœur de l’agroécologie”. Les élèves se sont ensuite lancés dans la création de jeux pédagogiques en inventant ou en adaptant des animations ludiques sur les différentes thématiques abordées lors des autres séances. Ces moments de travail en petits groupes leur ont permis de libérer leur créativité et d’échanger plus facilement entre eux.
La quatrième séance était dédiée à une rencontre entre la classe de seconde et une classe de 6ème du collège de Jolimont. Huit ateliers diversifiés ont été animés par les élèves de 2d aux 6èmes sous format « stand » : quiz sur les enjeux socio-économiques du cacao, jeu de rôle de la chaîne de valeur de la filière, comparaison entre un système conventionnel et agroforestier pour la culture du cacao… Les élèves ont beaucoup apprécié transmettre leurs connaissances aux plus jeunes. Et les plus jeunes se sont amusés et ont posé leurs questions avec grand intérêt !
« Ce qui m’a marqué, c’est que les 6èmes ont très bien compris et rapidement, la plupart était très intéressés et ils m’ont même appris des choses. Ce que j’aimerais mettre en place c’est de faire des affiches pour faire comprendre la répartition des richesses. »
« Je veux mettre en place plus de commerce équitable, je veux aussi que les producteurs de cacao gagnent autant ou mieux que les distributeurs, car tout part d’eux. »
Ces ateliers dans différents lycées donnent à voir la diversité d’actions que l’on peut mener pour impliquer les jeunes dans les enjeux du système actuel de production et de consommation. Et ils montrent également l’intérêt et l’enthousiasme que portent les élèves à ces thèmes cruciaux et leur volonté d’agir.