Engagement citoyen: Portraits, témoignages et agenda des bénévoles

Depuis sa création en 1980, SOL s’appuie sur un large réseau de bénévoles qui œuvrent chaque jour pour défendre des valeurs qui leur tiennent à cœur. Comment vivent-ils leur engagement ? Quelles sont leurs motivations ? SOL est parti à la rencontre de ses bénévoles afin de faire le bilan de leur engagement.

Âgés de 23 à 50 ans, ils sont psychomotriciens, professeurs, autoentrepreneurs, étudiants, photographes, animateurs socioculturels, socio-anthropologues, demandeurs d’emploi, programmateurs ou designers produits. Ils aiment faire de grandes balades dans la nature, écouter de la musique, jardiner, lire, danser, bricoler, être confrontés à des cultures différentes, apprendre, créer, voyager… Pas de profil type pour être bénévole chez SOL : chacun y trouve sa place. Leur point commun ? Ils donnent de leur temps pour partager, créer du lien, faire évoluer notre société. Ils défendent les causes et les valeurs qui leur sont chères : accès à une agriculture paysanne, protection des ressources naturelles et de la biodiversité, projets durables, autonomisation des populations, pluralité des visions et diversité culturelle, etc. Chez SOL, 53 bénévoles œuvrent tout au long de l’année pour une société plus juste, équitable et solidaire.

Vous avez dit « engagement » ?

Les raisons qui amènent les bénévoles à s’engager sont diverses et variées : agir, faire bouger les choses, rencontrer et échanger avec des personnes qui partagent les mêmes valeurs, donner de leur temps pour des actions qui ont du sens et comptent… Cécile a rejoint les rangs de SOL il y a 8 mois. Selon elle, « on ne peut pas espérer que les choses changent si on ne participe pas soi-même au changement. » Elle ressentait le besoin « d’entrer en contact avec des personnes qui, elles aussi, souhaitent voir un avenir différent, où nos modes de vie seraient plus respectueux de la nature, plus conscients de ce qu’elle peut nous offrir et donc, plus en accord avec notre nature humaine. » Les bénévoles avouent être parfois déconcertés par le manque d’engagement, la résignation de la société civile qui se sent peu concernée par des enjeux majeurs tels que le tourisme, le libre-échange, l’agriculture, l’accès aux ressources naturelles… pour ne reprendre que quelques thématiques traitées par SOL.

Pour Claire, bénévole depuis 2010 et animatrice du groupe éducation, sensibilisation et alternatives citoyennes, il est indispensable de « donner de son temps » dans la société actuelle, « de ne pas seulement agir en attendant de l’argent en retour, du pouvoir, une promotion, mais juste parce que l’on croit dans les actions d’une association ». Claire évoque une forme de reconnaissance (de la part de ceux aux côtés de qui elle agit et d’elle-même) qui lui apporte une « paix intérieure ». « Quand je suis dans mon rôle de bénévole, je contribue à une société différente, respectueuse de l’humain, hors des sentiers capitaliste et consumériste », ajoute-elle. Arrivée chez SOL en début d’année, Marlène évoque des raisons similaires : « apporter un soutien à une organisation sans but lucratif ni appartenance d’aucune sorte, sans échange monétaire » est une source de motivation. Elle souligne que « l’importance du don dans une société extrêmement marchande nourrit le lien social, alimente la solidarité et favorise la fraternité. »

Pourquoi avoir choisi SOL ?

Les thématiques abordées par SOL, notamment l’agroécologie, l’agriculture paysanne, l’éducation à l’environnement, la protection des semences traditionnelles, etc. ont orienté le choix de plusieurs bénévoles. La philosophie et les objectifs de l’association ont également fait de nombreux adeptes. À la question « qu’est-ce qui a retenu ton attention chez SOL ? », beaucoup évoquent une vision différente du développement. Claire explique qu’elle a « immédiatement adhéré au fait que SOL n’agissait pas dans les pays du Sud mais soutenait des acteurs locaux qui prenaient en main leur vie et leur destin chez eux. À ses yeux, « loin de l’allégorie du chevalier blanc, SOL respecte les cultures, savoir-faire et savoir-être locaux et les valorise. »

Nombreux sont les bénévoles qui accordent de l’importance à la démarche participative engagée par SOL, dont les projets mettent en avant le respect des cultures autochtones et valorisent l’autonomisation des populations locales. D’autres affirment qu’ils ont été touchés par la dimension interculturelle de l’association et l’ouverture sur le monde qu’elle leur apporte [SOL est présent en France, en Afrique et en Asie]. Lors des rencontres avec des intervenants extérieurs (apéros thématiques, événements etc.), les bénévoles ont ainsi l’opportunité de rencontrer des personnes d’horizons différents et de découvrir ainsi une grande variété de styles, d’opinions et de milieux sociaux.

Quelles missions ?

Ici, chacun apporte sa pierre à l’édifice en fonction de ses compétences… et surtout, de ses envies ! Les bénévoles forment quatre groupes thématiques : éducation, sensibilisation et alternatives citoyennes ; droit et accès aux ressources naturelles ; enjeux du libre-échange et souveraineté alimentaire ; agroécologie, protection de la biodiversité.

Chaque thématique est animée par un(e) animateur(rice) bénévole qui organise les réunions, propose des missions, coordonne les actions des bénévoles et favorise la communication entre les bénévoles, l’équipe de salariés et les autres membres des groupes thématiques. Pas le temps de s’ennuyer ! Entre la veille documentaire, la rédaction d’articles, l’organisation et la mise en place des apéros thématiques, la réalisation d’enquêtes et d’entretiens, la traduction… il y en a pour tous les goûts ! Une réunion trimestrielle permet de rencontrer l’ensemble des bénévoles et d’échanger sur les actions de l’association dans une ambiance conviviale.

Petit retour sur expérience

Il est parfois difficile de concilier ses obligations familiale, professionnelle et associative mais les bénévoles sont unanimes : ils prennent beaucoup de plaisir à effectuer leurs différentes missions ou à animer les groupes thématiques. Pour S., « il y a une belle cohésion dans le groupe, et du plaisir à échanger et à être force de propositions pour SOL ». Tous apprécient les nouvelles opportunités de rencontres que leur offre l’association. En tant qu’animatrice, Claire adore « le contact humain » qu’elle développe avec les bénévoles et reconnaît « les subtilités et qualités humaines que requiert l’animation ».

Être bénévole, c’est aussi élargir ses connaissances sur des sujets divers et variés, apprendre à mieux connaître le fonctionnement du milieu associatif et développer ses compétences : travail en groupe, gestion de projets… l’expérience bénévole est une expérience formatrice et professionnalisante qui permet selon S. « d’élargir son réseau », notamment en faisant la connaissance d’intervenants lors des apéros thématiques.