Échange et Transmission Paysanne, retour sur les 3 grandes conférences d’ouverture du Festival des SOLutions Fertiles
Juin 2021
A l’occasion de ses 40 ans d’actions et de la Journée mondiale de l’Environnement, SOL a organisé le vendredi 4 juin trois grandes conférences dédiées à l’importance de l’échange et de la transmission des pratiques et savoir-faire paysans, une action essentielle pour favoriser l’installation de nouveaux paysans et, une transition agroécologique et paysanne pérenne. SOL a souhaité mettre en avant ces thématiques dans l’objectif de réaffirmer son engagement de SOL pour la revalorisation du rôle des paysans et paysannes ainsi que la préservation des ressources naturelles à travers le monde.
L’échange de pratiques agroécologiques entre paysan.ne.s pour une évolution des pratiques
Les paysan.ne.s font face à des problématiques communes à travers le monde, et c’est à ce titre que la première table-ronde fut dédiée à l’échange et la transmission des pratiques agroécologiques. Audrey Boullot (SOL), Maxime Schmitt (Maison des Semences Paysannes Maralpines), Suzanne Dalle (Greenpeace), et Maryse Dégardin (CIVAM) se sont accordés sur l’importance des échanges entres paysan.ne.s pour la transition des pratiques agricoles. Des projets en ce sens ont été développés : Audrey Boullot, responsable des programmes de SOL, a présenté le projet Biofermes Internationales et les échanges paysans qui ont été menés avec 100 paysan.ne.s de France, d’Inde et du Sénégal autour des pratiques et initiatives agroécologiques. Dans la perspective de renforcer les échanges et la transmission des savoir-faire, FarmErasmus, programme de partage et diffusion des informations sur l’agriculture écologique entre agriculteurs européens a aussi été présenté par Suzanne Dalle.
Renforcer et améliorer l’accompagnement à l’installation paysanne : le rôle des échanges de savoir-faire
Vincent Jannot (Terre de Liens) Clotilde Bato (SOL), Jean-Baptiste Cavalier (RENETA) et Sophie Rigondaud (FNAB) sont intervenus dans le cadre de la seconde table ronde autour des enjeux du renouvellement des générations paysan.ne.s. Clotilde Bato a mis en avant le besoin de rassembler les acteurs de l’installation paysanne pour permettre à celles et ceux qui souhaitent devenir paysan.ne.s de mener à terme leurs projets agricoles. C’est notamment l’objectif du projet Passerelles Paysannes, qui vise à promouvoir les dispositifs d’accompagnement à l’installation auprès de porteurs de projets agroécologiques, tels que les espaces-tests du réseau RENETA ou l’accompagnement à la recherche de foncier par Terre de Liens. Afin de compléter et faire correspondre les dispositifs d’accompagnement aux besoins des aspirant.e.s paysan.ne.s, le projet vise aussi à développer un parcours de compagnonnage paysan, piloté avec le réseau Terre de Liens, le réseau Reneta, le réseau Civam, le réseau des Crefad et la Fadear.
Comment former les paysan.nes de demain pour une agriculture et une alimentation durables
Une dernière table ronde sur la thématique de la promotion du métier de paysan et de l’agroécologie paysanne a eu lieu. Elle fut l’occasion pour Mathieu Dalmais (ISF Agrista) de rappeler qu’il est indispensable de revaloriser le rôle des paysan.ne.s en s’attaquant à la question de l’alimentation. En effet, la relation entre agriculture et alimentation doit être renforcée et cela implique de faire évoluer la formation agricole. Olivier Bleunven (SNETAP –FSU) en a pointé la nécessité car, l’agriculture étant à la base de l’alimentation, tous les acteurs civils ont un droit de regard sur comment sont formés ceux qui, demain, vont nous nourrir. Poursuivant cet objectif, ISF Agrista mène des réflexions pour mettre les savoirs et compétences des agronomes au service de l’agroécologie paysanne et le réseau AMAP IDF, représenté ce jour par Sodeh Hamzehlouyan, soutient les porteurs de projets diversifiés qui contribuent au développement de l’agroécologie paysanne.
Conclusion de cette journée de tables-rondes, selon les mots de clôture de Laurie Debove :
« Quand on parle des difficultés à se former, à partager, à transmettre des pratiques qui soient plus vertueuses et plus respectueuses des rythmes biologiques des écosystèmes mais aussi des humains, ce sont des questions de société qui sont fondamentales et qui vont la définir. Et c’est pour cela que l’on parle d’agroécologie paysanne : cela pose la question de comment on veut fonctionner en tant que société, et comment on veut faire du lien sur nos territoires. Dans l’agroécologie paysanne que SOL défend depuis 40 ans, il y a vraiment la volonté d’être autonome, de ne pas être dépendant, dans un objectif de développer les résiliences : résilience des sociétés, résilience des écosystèmes, résilience des productions alimentaires. Nous avons besoin de créer des systèmes de production, de consommation, et une société qui soit respectueuse du vivant dans tout son ensemble. C’est pour cela que SOL a développé cette journée, afin de montrer ces liens forts qui existent entre paysans, local et international. »
Pour aller plus loin :
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