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INDE Les enfants de l’arsenic (2011-2015)

Soutien et éducation des enfants et adolescents défavorisés, affectés par l’arsenic.

Zone du projet : Block de Lalgola, districk de Murshidabad, situé à environ 2h30 de Calcutta, à la frontière avec le Bengladesh.

Durée : de mai 2011 à fin 2015

Objectif : apporter un soutien et une éducation aux enfants et aux adolescents défavorisés, affectés par l’arsenic

Bénéficiaires : 180 enfants de 3 à 9 ans et 55 adolescents, 13 000 familles.

Actions menées :

Sensibilisation des familles pour l’accès à l’éducation
Soutien aux écoles primaires et formation des enseignants
Créations d’une crèche et d’une bibliothèque
Prévention, soins et suivi médical des enfants
Soutien scolaire pour les adolescents
Activités extra scolaires sur le thème de l’eau et de l’assainissement
Formations professionnelles en couture et broderie pour les jeunes filles
Mise en place d’une clinique médicale mobile

Situation socio-économique :
La zone du projet se trouve à la frontière avec le Bengladesh, où les taux d’arsenic dans l’eau sont très préoccupants. Cette région est la seule zone touchée en Inde ; ainsi elle n’est pas la priorité et aucun budget n’est alloué à cette cause. Plus de 104 000 personnes sont concernées et dans certains villages, au moins un membre par foyer est victime des maladies liées à l’arsenic. Pourtant la population continue à penser que l’eau des puits est pure car l’eau contaminée ne change pas de couleur, n’a pas d’odeur, ni de goût particulier.

Aisha, bénéficiaire du programme

Aisha a été affectée par la pollution il y a 5 ans. Son mari, travailleur journalier est également touché ainsi que son fils et sa fille. WBVHA lui a permis d’obtenir un filtre à eau potable qu’elle utilise pour cuisiner et boire et toute la famille va beaucoup mieux.

Jyotsana Khatun a été sévèrement touchée par la pollution à l’arsenic et elle a perdu plusieurs de ses doigts de pieds. Depuis qu’elle utilise le filtre à eau pour cuisiner et boire, elle se porte mieux.

Et aussi : Muniara a été affectée par la pollution à l’arsenic pendant 15 ans. Depuis, elle suit un traitement enrichi en oligoéléments et multivitaminé. Elle a également acquis un filtre à eau grâce à WBVHA qui lui permet de cuisiner et de boire une eau potable. Quand à Mastura, qui a 3 enfants. Elle a été affectée par l’arsenic pendant 10 ans et utilise maintenant le filtre à eau donné par WBVHA pour cuisiner et boire.

Dégats de l'arsenic sur la peau

Le programme couvre une zone dont les sources d’eau sont les plus contaminées par l’arsenic. Les familles de Lalgola vivent en dessous du seuil de pauvreté. L’analphabétisme touche 50 % de la population, dont 47 % sont des femmes, ce qui constitue un frein majeur pour l’amélioration des conditions de vie. C’est également la cause principale des conditions sanitaires et d’hygiène très préoccupantes.

Beaucoup d’enfants quittent l’école pour soutenir leur famille sur le plan matériel. Les filles sont mariées très tôt et les pères partent dans les villes pour trouver des emplois journaliers. Dans cette zone, les familles nombreuses sont courantes, ce qui contraint les mères à abandonner leur travail pour s’occuper des enfants.

Le programme :
Cours pour les enfants Afin de compléter l’effort national du programme « Éducation pour tous » (Sarva Shiksha Abhiyan), ce projet met en place un système d’éducation facilement reproductible pour un accès à l’enseignement primaire. Les enseignants reçoivent une formation (méthodologie, outils pédagogiques, évaluation des progrès, santé et hygiène, paramètre de développement de l’enfant, etc.) et une assistance sur le modèle des écoles Montessori. En effet, cette méthode est la mieux adaptée aux enfants en difficulté (autonomie, responsabilité, volonté, autodiscipline, etc.).

Chaque élève reçoit, en plus d’une éducation, d’autres formes de soutien : soins et suivi médical gratuit, cours d’hygiène, jeux organisés entre les écoles primaires sur le thème de l’eau etc. De plus, des cours de soutien scolaire sont dispensés pour les adolescents afin de les encourager à continuer l’école .

La création d’une crèche permet de soutenir les jeunes mères dans leur recherche d’emploi mais également d’offrir un premier lieu d’accueil aux très jeunes enfants pour des soins. Ce lieu prépare également l’enfant à l’entrée à l’école maternelle puis primaire.

Aslama et un de ses enfants

Aslama (rouleuse de bindi-cigarettes indiennes) et son mari (sans emploi) ont 3 enfants : Somiru Sheq- M (13 ans), Dulali Khatun- F (8 ans) et Sonali Khatun- F (5 ans). Le plus âgé se rendra à l’école de Lalgola grâce au soutien de WBVHA et les 2 plus jeunes bénéficieront des services de la crèche.

Les adolescents quittant l’école se retrouve souvent à travailler dans la fabrication de cigarettes. Cependant, les jeunes filles subissent une forte discrimination, les conduisant à la mendicité. Ainsi, une formation professionnelle en couture et en broderie est mise en place dans le but d’intégrer les unités de vente dans les villages.

Sarifa, bénéficiaire du programme

Sarifa a 17 ans. Sa mère est rouleuse de bindi et son père, travailleur journalier. Elle a terminé son année de seconde et souhaite maintenant se perfectionner dans un métier. Elle pense qu’elle pourra ainsi améliorer son quotidien, être plus autonome. Son vœux le plus cher est devenir travailleuse sociale et de développer cette activité dans son village.

Sam Sunnahar a 16 ans. Sa mère est rouleuse de bindi et son père est tailleur. Elle a terminé son collège et souhaite maintenant se perfectionner en couture. Elle a déjà de bonnes connaissances.
Cette formation lui permettra de devenir enseignante de couture.

La création d’une bibliothèque permet à 5 000 étudiants par an de bénéficier d’un fonds documentaire pour leurs études. Une collecte de livres auprès d’anciens étudiants permet de compléter les collections.

Afin de s’assurer de l’état de santé des enfants du block, une clinique mobile passe dans les villages chaque trimestre. Outre les soins donnés, cette clinique permet d’établir des données socio-économiques des enfants à travers la mise place d’une carte vitale (soins reçus, composition de la famille, etc.)

Ce programme est mené par notre partenaire local, WBVHA, présent dans la zone depuis de nombreuses années et engagé dans la lutte contre les intoxications à l’arsenic. Ces 5 dernières années, l’ONG a mis en place 2 300 filtres domestiques qui ont permis un accès à l’eau potable à 13 800 personnes, dont 7 000 enfants. Des filtres ont également été installés dans 20 écoles.