Des nouvelles du projet Valorisation des Céréales Locales
Novembre 2019
Mené en partenariat avec la FONGS depuis 8 ans, le projet Valoriser les céréales locales vise à réduire la dépendance alimentaire du Sénégal à travers le développement d’une filière céréales locales durable. L’année 2019 marque un tournant pour le projet, qui rentre dans une phase d’expansion après avoir accompagné 150 exploitations familiales et plus de 200 boulangers et transformatrices, de 2015 à 2018.
De nouveaux objectifs
Cette nouvelle période permet d’asseoir la pérennité du projet par l’autonomisation progressive de la filière, et ainsi, d’influencer de façon positive la production agricole et alimentaire, l’emploi et la création de revenus en milieu rural, l’alimentation et bien entendu la perception du métier de paysan.
Cette deuxième phase s’est donc ouverte en janvier 2019 avec le recrutement d’une chargée de projet SOL basée au Sénégal, Yuna Salmon, sa présence sur place permet ainsi :
- de renforcer localement le partenariat entre SOL et la FONGS (Fédération des ONG au Sénégal),
- de développer le réseau du projet (pouvoirs publics régionaux, associations locales, organisations paysannes, transformatrices) pour le faire rayonner et qu’il puisse inspirer d’autres initiatives similaires dans le pays,
- de favoriser la capitalisation des informations recueillies et développer au cours de ce projet pour consolider les connaissances des équipes et permettre une sensibilisation plus efficace sur les problématiques autour des céréales locales au niveau des pouvoirs publics et des consommat·eur·rices.
Le premier semestre de cette année a été marqué par une période importante de concertation et de consultation des différents acteurs du projet via des ateliers associatifs qui ont permis des échanges constructifs à propos de la première phase en même temps que la préparation de la seconde. SOL et la FONGS ont profité de ces temps pour clarifier les objectifs et les enjeux de cette nouvelle phase auprès des acteurs locaux (associations, administrations, élus locaux, radios communautaires) en répondant à leurs interrogations. Cette étape a notamment permis de stimuler l’implication et l’appropriation de ces enjeux par les différents act·eur·rices, ce qui est essentiel pour assurer l’animation, le soutien et la durabilité du projet.
Assurer l’autonomisation des activités
Ces échanges ont abouti à une consolidation des bases de cette nouvelle phase du projet, notamment au niveau des 3 minoteries situées à Kaffrine, Kaolack et Diourbel et qui produisent des
farines issues des céréales locales. Elles comptent désormais près de 40 personnes impliquées dans leur gestion. Différentes démarches ont ainsi été entreprises afin d’assurer la durabilité de ces installations :
- Le recrutement de 3 gérants (1 par minoterie), 2 magasiniers et 3 meuniers qui ont pris leur poste en juillet pour le développement et la gestion quotidienne des moulins.
- L’ouverture de 2 nouveaux points de vente intermédiaires à Bambey et Ngouye, dont les travaux d’aménagement et de rénovation ont débuté, pour les produits issus de cette filière.
- La structuration des rôles et des responsabilités des différent·es act·eur·rices bénéficiaires via la rédaction de cahiers des charges, de fiches techniques et de fiches logistiques destinées à faciliter la gestion des 3 minoteries. La production de ces divers documents permet ainsi d’encadrer et guider le développement de la filière tout en servant de référence sur l’engagement des acteurs-bénéficiaires.
- La redéfinition des critères de sélection des bénéficiaires de la Phase 2 du projet, pour s’adapter aux réalités du terrain recueillies durant la Phase 1, ainsi que la rédaction de plans d’affaire et de stratégies en partenariat avec les associations locales, qui serviront de références pour le fonctionnement économique de minoteries et les objectifs de rentabilité financière de la filière.
Accompagner la transition agroécologique
En parallèle de ces avancées sur les phases de transformation et de commercialisation de la filière, la phase de production des céréales a également fait l’objet d’une attention particulière sur ce début d’année 2019. Pour faire suite aux modules de formation des paysans agriculteurs en agroécologie mis en place durant la première phase, 9 sessions de formations approfondies avec partage d’expériences et démonstration de pratiques ont eu lieu durant le mois de mai 2019. Ces formations assurées par la FONGS concernaient 24 animateurs paysans, et portaient sur la mobilisation de connaissances et techniques agroécologiques afin de pouvoir, à leur tour, former, impliquer et accompagner les 150 producteurs de céréales du projet. Ces sessions de formation se sont conclues par l’édition d’un guide de formation destiné aux animateurs, afin qu’ils puissent l’utiliser auprès des exploitations familiales productrices de céréales. Ces animateurs ont également été formés à une autre étape importante de ce projet : la définition des situations de « référence » des exploitations familiales impliquées dans le projet. Grâce à eux, les quantités et types d’intrants utilisés sur les exploitations ont été collectées afin de pouvoir suivre et évaluer l’impact des formations sur les pratiques des agriculteurs.
Mieux faire connaître le projet et les problématiques qu’il porte
Enfin, la participation de SOL et de ses partenaires locaux à des événements comme la Foire Internationale pour l’Agriculture et les Ressources Animales (FIARA) qui s’est déroulée à Dakar au mois de mai dernier, a permis d’augmenter la visibilité du projet et de faire avancer le plaidoyer de l’association en faveur de la valorisation des céréales locales et du déploiement de filières économiquement viables. SOL se réjouit de constater que les parties prenantes de l’Etat sénégalais et des instances régionales accordent leur soutien aux filières de promotion des céréales locales et facilitent leur développement.
Cette année a apporté au projet Valorisation des Céréales Locales une consolidation forte grâce à la mobilisation importante et enthousiaste de tous les act·eur·rices engagé·es. A travers les multiples échanges qui ont eu lieu, des actions d’information, d’approfondissement et de d’autonomisation du champ à l’assiette : le projet a connu une belle année et permet aux organisations impliquées de porter la problématique des céréales locales à une plus grande échelle encore : au niveau national voire international.
Article réalisé par Gautier Chaussard, bénévole de SOL
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Pour en savoir plus :
- Apprenez-en plus sur le projet à travers le témoignage de Sallou, boulanger formé durant la phase 1
- Lisez la dernière étude co-réalisée par SOL sur l’impact des politiques agricoles de l’Union Européenne sur l’agriculture paysanne du Sud
- Découvrez le projet Biofermes Internationales et ses actions au Sénégal