Interview d’Elodie et Nathan, stagiaires sur les projets de SOL en Inde
Août 2017
« Nous avons expérimenté une bulle de biodiversité, de paix et de savoirs dans laquelle nous allons pouvoir puiser pour nos expériences futures »
Elodie et Nathan, deux élèves ingénieurs à AgroParistech, ont choisi de faire un stage de césure de 5 mois avec SOL en Inde, auprès de nos partenaires indiens Navdanya et Solidarité India. Passionnés par les alternatives agricoles et la conservation des semences paysannes, ils nous livrent dans cette interview leur retour sur cette expérience en contexte indien.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire un stage avec SOL sur les projets Graines de l’Espoir et Bio-écoles?
Elodie & Nathan : Nous avions à l’origine très envie d’aller à Navdanya lors de notre césure pour apprendre notamment de leur expérience de formation des paysans indiens. Ils les aident à faire la transition vers une agriculture plus durable tout en respectant les traditions et l’organisation sociale des communautés paysannes. Nous avons découvert cette organisation via différents documentaires et via les conférences que Vandana Shiva (présidente de Navdanya) a données à Paris. Nous étions aussi attirés par le brassage d’expériences qui a lieu en continu dans la ferme du fait du public international qui vient s’y former.
Nous avons découvert SOL par la suite et les projets de l’association nous ont paru en parfaite adéquation avec notre projet.
Comment s’est organisée votre expérience à Navdanya ?
E&N : À Navdanya, nous étions des volontaires (appelés bijak, i.e. gardiens de semences). On travaillait dans les champs le matin et on donnait un coup de main au staff. L’après-midi on participait et co-animait des présentations organisées par les volontaires et les membres de Navdanya. Nous avons aussi travaillé dans le jardin des volontaires (le gyan garden) pour s’expérimenter sur les techniques agroécologiques. Nous avons vraiment apprécié les repas, c’était une chance de pouvoir manger au quotidien une nourriture agroécologique, locale et très diversifiée ! Enfin, nous travaillons en lien avec l’équipe du projet Graines de l’Espoir pour documenter l’activité d’identification de semences résilientes au changement climatique.
Que retirez-vous de cette expérience ?
Nathan : C’était une expérience incroyable, marquante, très riche en découvertes, qui redonne de l’espoir ! J’ai beaucoup appris de l’expérience des autres volontaires, qui venaient de tout horizon avec des parcours de vie différents mais qui se retrouvent dans ce même endroit et avec des passions et des questionnements communs. L’équipe de Navdanya nous a très bien accueillis et les échanges furent passionnants.
Elodie : Nous avons expérimenté une bulle de biodiversité, de paix et de savoirs dans laquelle on va pouvoir puiser dans nos expériences futures.
La deuxième partie de votre stage est consacrée au projet Bio-écoles, au centre d’éducation à l’environnement Catamaran. Comment se passe-t-elle ?
Elodie : On part le matin avec l’équipe du projet Bio-écoles pour travailler sur la création et l’entretien des jardins écoles. À cette période, nous travaillons la terre et faisons les semis avec les enfants. L’après-midi nous donnons un coup de main au jardin de démonstration, nous avons récemment planté des arachides, des haricots, du millet… En parallèle, nous travaillons sur la confection de jeux pédagogiques pour sensibiliser les enfants : sur la biodiversité, l’agriculture biologique, la gestion des ressources naturelles, la protection de la biodiversité, du sol et sur l’alimentation.
Nathan : On a aussi pour projet d’appuyer l’équipe sur le développement de techniques adaptées au milieu aride, sableux mais également en agriculture hors sol pour la réalisation d’un jardin sur le toit d’une école qui n’a malheureusement pas de coure de récréation pour le faire à même le sol.
Quels liens pouvez-vous faire avec votre expérience à Navdanya ?
Elodie : C’est très différent mais complémentaire de notre expérience à Navdanya. C’est intéressant de se concentrer sur l’aspect éducatif car en effet, si il est vital de changer nos pratiques agricoles, il est surtout important en parallèle de sensibiliser les générations futures pour que ces efforts perdurent. L’Inde est un pays complexe, où une majorité de la population vit encore dans une grande pauvreté et où en parallèle les maladies comme le diabète se développent à une vitesse grand V. D’où l’importance de sensibiliser sur les liens entre l’alimentation, la santé et l’agriculture et l’environnement. Il est crucial de sensibiliser les citoyens à ces thématiques. Nous utilisons aussi des publications de Navdanya qui nous servent pour le projet Bio-écoles.
Nathan : Malheureusement nous nous rendons bien compte que les médias et les publicités qui font miroiter une autre réalité à la population sont souvent en contradiction avec ces efforts de sensibilisation. Ce n’est pas toujours facile d’être optimiste quant à l’avenir du pays dans ces conditions mais nous sommes ravis d’avoir pu contribuer à ces projets. C’est comme cela que l’on amène le changement.
Interview réalisée le 15 juillet 2017 à l’éco-centre Catamaran
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