Alternatives citoyennes : favoriser l’engagement

Depuis plus de trente ans, en soutenant des initiatives agroécologiques ainsi que des actions de sensibilisation et d’éducation à l’environnement, SOL favorise l’engagement des citoyens. Nous proposons dans le présent article, en faisant appel à quelques notions de psychologie sociale, de vous aider à comprendre ce qui fonde cet engagement. Après avoir étudié les résistances qui peuvent surgir, nous vous proposons des solutions concrètes. Éveiller les consciences, nourrir les imaginaires et accompagner la mise en place d’actions locales, au travers de programmes mûrement réfléchis, favorise fortement l’engagement citoyen. Un engagement à l’origine de milles initiatives positives et durables !

change-mondeIndividus et organismes engagés pour la protection de la planète et de ses habitants, émettent quotidiennement des messages d’alerte et de prévention. Or, tous les citoyens ne traitent pas les messages de la même façon et ne s’engagent pas ensuite. Alors, comment favoriser l’engagement citoyen ?

Chaque personne possède des connaissances, opinions ou croyances sur l’environnement, sur soi-même ou sur son propre comportement, appelées des cognitions. Quand notre comportement n’est pas en adéquation avec nos valeurs, quand une information heurte nos croyances, nos cognitions s’opposent ; se créée alors une dissonance cognitive 1. En résulte un besoin de réduire cet inconfort psychologique, en produisant un changement. Dans l’ouvrage Penser la décroissance, politiques de l’anthropocène 2, est abordée la question des dissonances cognitives à travers l’expérience des Transition Towns.

En 2005, au Royaume-Uni, Rob Hopkins 3, un professeur de permaculture, décide d’organiser des ateliers dans sa ville, Totnes, pour sensibiliser la population aux impacts du pic pétrolier 4 et du changement climatique. Malgré son discours catastrophiste, son mouvement se veut constructif et positif. Il ne veut pas effrayer les gens mais les préparer. Malgré le succès du mouvement 5, son message n’est pas toujours immédiatement accepté.

Le discours d’épuisement des ressources, de pollution, s’oppose à celui de croissance obligatoire et infinie, de technologies salvatrices, servi à la population. Cela créé des dissonances cognitives. Certains comportements se heurtent aux nouvelles informations reçues. Imaginons une personne qui ne trie pas ses déchets, utilise des pesticides dans son jardin, etc. Que se passe-t-il lorsqu’on l’alerte sur le changement climatique ?

Si elle trouve les changements à envisager trop lourds, elle préférera nier que l’environnement est en danger ou avancer un sentiment d’impuissance. Elle réduira donc la dissonance en écartant la nouvelle information. Une autre n’envisagera pas de s’engager prétextant qu’autour d’elle, personne ne le fait. On parlera ici d’une représentation erronée des autres comme étant des individus essentiellement égoïstes. On observera chez une autre une attitude positive envers la protection de l’environnement, mais pas d’évolution comportementale. Il s’agira alors d’hypocrisie induite . Enfin, une personne pourra ne pas savoir comment changer ses comportements.

Que faire face à ces résistances ? Les activistes des Transition Towns stimulent l’imaginaire de leurs interlocuteurs. Ils leur présentent des projets existants de réorganisation sociale, ouvrant leurs perspectives, puis les invitent à s’imaginer les acteurs d’une vie différente, sobre et heureuse. Les citoyens deviennent non plus les récepteurs d’un message mais les acteurs d’un changement possible et concret. Ils prennent aussi conscience de la force de l’action collective.

Il est également prouvé que commettre un acte engageant, si petit soit-il, juste après la réception d’un message préventif, va augmenter les chances qu’un individu prenne la voie du changement . Les militants des Transitions Towns, amènent la population à initier des actes locaux, collectifs, accessibles et engageants (contribuer au jardin communautaire, lancer un compost, etc.). Peu à peu, impliqués dans un processus de changement, les habitants prennent en main les actions et les développent. La croissance exceptionnelle du mouvement en tout juste dix ans (2000 initiatives dans le monde) est la preuve que cela fonctionne !

Ainsi, partager des initiatives positives et effectives est un premier outil pour favoriser l’engagement. SOL, de par ses actions de sensibilisation (apéro thématiques,plaidoyers, actualités, veille…) contribue à stimuler l’imaginaire des citoyens.

Par ailleurs, en proposant aux citoyens de s’engager au sein de groupes de bénévoles, en soutenant des initiatives locales indiennes (les graines de l’espoir, lesBio-écoles), africaines (Valorisation des céréales locales au Sénégal) et françaises(Micro-fermes internationales), en promouvant l’éco-tourisme (projet Catamaran), SOL offre à de nombreux citoyens la possibilité d’agir positivement, ensemble. SOL plante ainsi des graines de changement depuis plus de trente ans.

Claire Bano, Cécile Bano et Marlène Lafitte

 

– S’engager auprès de SOL en tant que bénévole en France…

S’engager en Inde sur l’écocentre CATAMARAN…

– Soutenir nos projets d’engagement local… 

 

Sources :
(1) http://www.psychologie-sociale.com

 (2) SEMAL Luc, Penser la décroissance, politiques de l’anthropocène, sous la direction d’Agnès Sinaï – Les nouveaux débats – Sciences Po Presse, 2013.

 (3) Pour en savoir plus : http://www.actes-sud.fr/catalogue/societe/rob-hopkins-le-pouvoir-dagir-ensemble-ici-et-maintenant
 (4) https://fr.wikipedia.org/wiki/Pic_p%C3%A9trolier
 (5) http://www.transitionfrance.fr/

 

Pour aller plus loin :