Nourrir le monde avec l’augmentation de population?

Avec l’augmentation de la population il va falloir produire beaucoup plus si on veut nourrir tout le monde.

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Nous étions à peu près 7,3 milliards en 2015 et devrions être quasiment 10 milliards de habitants sur cette même planète en 2050. Cette augmentation va jouer un rôle sur la production de notre alimentation afin de nourrir une population qui ne cesse de croître.

Cependant plutôt que de s’engager dans une augmentation de la quantité à produire il convient d’explorer le coté qualitatif et la manière de production.

Dans une logique productiviste, la sécurité alimentaire est avant tout une question de production; or les questions d’accessibilité sont au moins aussi importantes. Un gaspillage pesant est lié à notre manière de produire et donc implicitement à notre manière de consommer (standardisation de la production et mise à l’écart des produits ne respectant pas les normes esthétiques, acheminement sur le lieu de vente impliquant des transports internationaux, surstock, surproduction…)

Par exemple, en France, nous jetons en moyenne 21 % des aliments que nous achetons, 12 à 20 milliards d’euros au total chaque année.

Selon la FAO, ce sont 1,3 milliard de tonnes d’aliments qui finissent à la poubelle chaque année sur la planète. Soit un tiers de la production mondiale.

Si nous favorisons une consommation intelligente et en circuit court, cela permettrait de minimiser grandement ces pertes. De même, la manière de cultiver est aussi importante.

Pour que tous les humains soient nourris correctement, il faut produire 200 kilos de céréales par habitant et par an, ou leur équivalent en féculent. Or justement, on produit aujourd’hui sur la planète l’équivalent de 330 kilos de céréales par an et par personne. Le problème c’est qu’une grande partie de cette production est destinée à l’alimentation du bétail afin de satisfaire notre appétit carnivore. «Au Brésil, un hectare de terre peut nourrir 50 végétariens, mais seulement 2 carnivores»

Enfin s’il faut manger 26 pêches d’aujourd’hui pour retrouver la valeur nutritionnelle d’une pêche de 1950, certaines manières de produire, comme l’agroécologie, permettent d’apporter une bien meilleure valeur nutritive qu’une production calquée sur le modèle de l’agriculture conventionnelle.

Plus qu’un choix au quotidien, réfléchir à notre manière de consommer influencera la manière de produire et plus largement l’orientation de notre futur.

 

‘Nourrir les êtres humains en 2050 ne se résoudra pas avec l’établissement de grandes fermes industrielles mais avec la mise en œuvre de projets écologiques adaptés aux petits producteurs’

‘Les pesticides et engrais étant remplacés par le savoir » Olivier De Schutter, ex-rapporteur spécial des Nations Unies

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2) Chiffres ONU

3) (Olivier De Schutter, rapporteur spécial des Nations Unies, 2014)

4) Marc Dufummier, 50 idées reçues sur l’agriculture et l’alimentation (Allary Editions)2014.

5) rapport Still No Free Lunch Brian Halweil, du World Watch Institute (États-Unis)