Guide du gardien des semences.
Un dossier crée par Navdanya pour comprendre la menace que représentent les brevets et la biopiraterie sur la biodiversité. Un guide indispensable pour s’initier aux enjeux de la liberté des semences. Ce guide revient aussi sur les différentes luttes menées par Navdanya et d’autres associations qui entrainèrent plusieurs victoires conséquentes. En 2004, alors que Monsanto avait obtenu un brevet sur la variété de blé indienne, l’Office Européen des brevets retira ce privilège à la compagnie suite à la mobilisation qui s’en suivit.
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Qui sont les sauveurs (-ses) de semences ?
Qui peut sauver les semences ? N’importe quelle personne, où qu’elle soit, peut sauver les semences et contribuer à la campagne pour la Liberté des Semences (Seed Freedom campaign). Sauver les semences n’est pas seulement le travail des fermiers, mais des citoyens du monde, qui sont concernés par le futur de nos semences et de la souveraineté alimentaire. Que vous ayez un jardin ou simplement un balcon ou un rebord de fenêtre, vous pouvez commencer à planter votre propre semence biologique, à pollinisation libre, et commencer à protéger. En protégeant les semences, vous prenez une position contre les corporations qui prennent le monopole de la distribution des semences, et vous défendez les droits et les libertés des fermiers dans le monde qui ont, depuis des générations, travaillés au développement des variétés que nous connaissons et apprécions aujourd’hui.
Semences « terminator ».
Les semences « terminator » sont génétiquement modifiées pour tuer leurs embryons, les rendant stériles à la récolte. Cela induit que si les paysans gardent les semences de ces plantes à la récolte pour ressemer, les plantes suivantes ne pousseront pas. Les paysans devront donc acheter de nouvelles semences tous les ans.
Après avoir étudié ces semences, des biologistes moléculaires ont averti de la possibilité de ces semences « terminator » de se propager aux cultures nourricières voisines ou à l’écosystème entier – la propagation progressive de la stérilité des plantes semencières entrainerait une catastrophe globale qui pourrait s’étendre aux formes de vie plus évoluées, telles que l’Homme. Depuis 2001 un moratoire a été mis en place à l’échelle planétaire sur l’utilisation de cette technologie « terminator ».
Le tourbillon des pesticides.
D’après l’ICAR (Indian Council of Agricultural Research), seulement 1% des pesticides appliqués atteint les ravageurs, le reste allant sur des zones non ciblées. Il a aussi été estimé que malgré une utilisation intense de pesticides, les ravageurs sont toujours responsables des dommages causés sur près de 35% des cultures par rapport aux 5-10% de dégâts avant l’ère des pesticides […]
Les cultures génétiquement modifiées avec inclusion d’une résistance aux ravageurs, comme le coton Bt, ont été introduites comme une solution à cette situation. Cependant, l’histoire a été quasi similaire à celle des cultures GM. Par exemple, considérez le cas du coton Bt résistant aux Noctuelles (ex. Helicoverpa gelotopoeon). Le principal ravageur causant de signifiants dommages dans les plantations de coton indiennes.
Les propriétaires soutiennent que le coton Bt diminuerait de manière significative l’application de pesticides. Cependant, quelques années après l’introduction du coton Bt, les ravageurs suceurs – qui n’étaient pas une menace majeure auparavant – le sont devenus. Une étude récente au Maharashtra a montré que 45% des pulvérisations étaient utilisées pour tuer les ravageurs suceurs (contre 24% pour l’élimination des Noctuelles). Toujours selon cette étude, ce pourcentage s’élève à 76% au Gujarat (contre 7% pour l’élimination des Noctuelles).
Pourquoi des Brevets et Droits à la Propriété Intellectuelle (DPI)?
« Dans la précipitation de transformer les formes de vie en commodités globales, il n’y a pas de considération pour la connaissance communautaire, les droits religieux ou les droits de l’homme des autochtones ».
L’introduction des Aspects des Droits de Propriété Intellectuelle qui touchent au Commerce (ADPIC) par l’OMC a accéléré la diffusion des semences génétiquement brevetées.
Article 27.3(b) de l’accord des ADPIC de l’OMC stipule :
La troisième exception à l’obligation de brevetabilité vise les végétaux et les animaux autres que les micro-organismes, et les procédés essentiellement biologiques d’obtention de végétaux ou d’animaux autres que les procédés non biologiques et microbiologiques. Toutefois, tout pays excluant les variétés végétales de la protection par des brevets doit prévoir un système de protection sui generis efficace. L’ensemble de ces dispositions doit en outre être réexaminé quatre ans après l’entrée en vigueur de l’Accord.
Un représentant de Monsanto, la principale corporation des semences GM, a dit que « en préparant ces accords nous étions à nous seuls les patients, les diagnosticiens et les médecins ».
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